Fred Edward était né pour être un travailleur pétrolier. Son père, A.C. Edward, était un immigrant écossais à Petrolia et partageait son temps entre son travail pour la British Oil Company et la gestion de plusieurs puits sur son propre terrain.
Bien que le jeune Edward fréquentait l'école locale, sa véritable éducation vint de l'entretien des puits de pétrole de son père. Au début des années 1900, les hommes du secteur pétrolier avaient peu accès à l'équipement fabriqué, ce qui signifiait que s'ils avaient besoin d'un outil, ils devaient apprendre à le construire eux-mêmes. L’improvisation et la créativité faisaient la marque des foreurs du comté de Lambton. À l'âge de 17 ans, Edward avait déjà obtenu son certificat d'ingénieur d'appareils à vapeur et avait acquis de l'expérience dans des domaines comme la tuyauterie, l'ouvrage de forge, la menuiserie et la géologie.
Edward quitta la maison à l'âge de 17 ans pour commencer sa carrière comme foreur international. À cette époque, les travailleurs des champs de pétrole canadiens gagnaient 1,25 $ pour une journée de travail de 12 heures. En travaillant à l’étranger, Edward gagnait 3 $ par jour, en plus d’être logé. Sa première mission fut au Mexique, qu’il dut rejoindre en voyageant par train, par bateau, par pirogue et par la marche dans la jungle. Son expédition dans les jungles le long de la frontière entre le Mexique et le Guatemala fut semée d’embûches. Edward et ses compagnons étaient tous armés d’un pistolet, et il fut même forcé de tirer un homme dans le bras après une altercation armée.
À la fin de son contrat de trois ans au Mexique, Edward revint chez lui avec 2 000 $ d'épargne (plus que le salaire annuel moyen d'un travailleur canadien ) et un cas grave de malaria.
Sans se laisser décourager par ses aventures avec le danger et la maladie, Edward accepta un contrat en Égypte après trois mois chez lui. Le travail en Égypte était ardu et le forage avançait lentement. Sans bois disponible dans le désert égyptien, les hommes furent forcés d’utiliser des installations de forage en acier devant être expédiées d’Angleterre. Lorsque les installations de forages arrivèrent et s’avérèrent défectueuses, les hommes durent construire leur propre forge et réparer les installations de forage au moyen d’outils improvisés et faits à la main.
L’ingéniosité de ces hommes s’avéra vaine lorsque leur installation de forage maison rencontra 100 pieds de sable mouvant et fit échouer le projet. Edward passa le reste de son contrat à voyager près de 150 kilomètres à dos de chameau à l’aller et au retour pour travailler sur un site de forage polonais, où les travailleurs ne parlaient pas anglais.
En plus d'être un travailleur acharné, Edward était un homme extrêmement chanceux. En 1913, Edward rentra chez lui à bord d'un navire nommé RMS Lusitania, un navire qui serait détruit par les sous-marins allemands en 1915. Cependant, le Lusitania n’était pas le navire sur lequel il devait voyager. Si Edward n'avait pas été retardé par le trafic de Londres, il serait monté à bord du tristement célèbre RMS Titanic. C’est la chance qui lui fit manquer son rendez-vous avec la mort.
Ce ne serait pas la dernière fois qu'Edward échapperait de justesse à la mort. Lors d’un contrat en Perse (Iran moderne), il contracta une fièvre rhumatismale, tombant malade à environ 200 kilomètres du médecin le plus près. Entouré d’indigènes hostiles et ayant besoin de soins médicaux, Edward enfila des vêtements perses, monta sur un chameau et se faufila au travers des lignes ennemies. Edward se rendit dans une garnison de l'armée britannique dans le golfe Persique où il donna son chameau à T. E. Lawrence (l’officier de l’armée britannique qui devint le fameux Laurence d’Arabie). Lorsqu’il atteint enfin l’Angleterre, il pesait un maigre 44 kg. Après un rétablissement de cinq mois, Edward accepta un nouveau contrat et partit pour l’Australie.
Edward revint s’établir au Canada à l’âge de 32 ans. Lorsqu'on lui demanda, en 1962, de réfléchir à son départ de la maison à l'âge de 17 ans pour se lancer dans une vie de vie périlleuse et pleine d'aventures, Edward dit : « Cela m' a donné le courage de me voler de mes propres ailes ».
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