Charlotte Koyden rencontra son mari, Earl Koyden, lors d'un bal alors qu'elle n'avait que 15 ans. Elle se souvint d’avoir pensé « qu'il était si grand, beau et excitant », et après leur mariage environ deux ans plus tard, Charlotte Koyden participa elle-même à l'excitation. Dans un article de journal, elle raconta : « Je suis née sous une bonne étoile. Imaginez? Une petite Canadienne comme moi, née dans le petit village de Dresde, qui a grandi en parcourant les champs de pétrole du monde et en rencontrant des princesses grecques et des cheiks arabes et surtout, en devenant héritière d'un puits de pétrole... »

Earl Koyden possédait et exploitait un champ de pétrole à Bothwell et dans les premières années de leur mariage, il emmenait Charlotte sur le terrain pour lui enseigner le fonctionnement de l'équipement, mais Charlotte trouvait ces voyages ennuyeux, sales et déroutants. Elle ignorait qu'un jour, elle exploiterait seule ce champ avec une connaissance complète du métier de pétrolier.

À l'âge de 20 ans, Charlotte accompagna son mari en Grèce pendant trois ans, où Earl fut embauché comme gérant du champ de pétrole Zakyenthos. De là, ils se rendirent en Mésopotamie, où Koyden était directeur adjoint, puis en Australie peu avant la Seconde Guerre mondiale, et enfin en Nouvelle-Guinée (Papouasie-Nouvelle-Guinée moderne). Charlotte Koyden se rappela des souvenirs de chacun de ces endroits. D'un côté, ces nouvelles contrées étranges pouvaient être assez effrayantes. Elle se souvient d’avoir eu peur quand Earl Koyden ne se trouvait pas dans leur enceinte en Mésopotamie (Iraq moderne), où tout le monde dormait dehors dans le jardin. En Australie, le couple a été coincé sur un pont dans la cambrousse pendant quatre jours lorsqu'ils furent pris au piège par un orage soudain. En revanche, il semble que Charlotte ait profité en partie de la liberté offerte par le fait de vivre loin de chez elle. En Nouvelle-Guinée, elle monta des chevaux sauvages pour rendre visite à son mari sur les sites de forage.

Lors d'une occasion spéciale en Iraq, un cheik local invita les foreurs et leurs familles à souper dans son palais. À leur arrivée, ils découvrirent un agneau entier au centre de la table, sur un lit de feuilles de vigne. Les activités de la soirée inclurent une visite au harem du cheik et une promenade à dos de chameau dans le désert.

Le couple rentra finalement à Bothwell où ils continuèrent la production sur leur champ de pétrole. Après la mort d'Earl Koyden, Charlotte assuma la responsabilité du champ et apprit tout ce qu'il y avait à savoir sur l'industrie pétrolière. Un jour, elle déclara même : « Je pourrais même réparer une pompe, s’il le fallait. »