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Robert Heal a grandi dans les champs de pétrole. « Un tour de forage s’élevait entre la maison et la grange. J’ai commencé à bidouiller avec celle-ci quand j’avais environ huit ans » se souvient-il dans une entrevue de 1969. Bien qu'il ait grandi dans la campagne pétrolière du comté de Lambton, Robert Heal n'avait pas peur de s'aventurer outre-mer pour devenir foreur international.
Dans les années 1910, les foreurs du comté de Lambton était très en demande partout dans le monde, et un homme possédant une expérience de forage n’était pas à court d’occasions. En 1917, Heal et deux autres foreurs canadiens partirent pour un contrat de trois ans en Perse (Iran moderne). Entouré par les champs de pétrole arides de Masjid-i-Sulaiman (ville de la province du Khuzestan en Iran), le mercure pouvait atteindre jusqu'à 50 degrés Celsius. Avant la fin de son contrat de trois ans, les deux compagnons canadiens de Heal moururent de fièvre.
L'épuisement par la chaleur et la fièvre n'étaient pas les seuls dangers pour Heal. Le pétrole iranien était un produit de base recherché pendant la Première Guerre mondiale, les forces britanniques, allemandes et ottomanes s'affrontant pour le contrôler. Heal remarqua que le bruit des coups de feu éclipsait souvent le bruit des foreuses dans les champs de pétrole.
Heal était responsable de superviser 250 hommes, la plupart d'entre eux étant des travailleurs persans locaux. Puisque la plupart de ses travailleurs ne parlaient pas anglais, Heal décida d’apprendre le persan. « Au [camp], je n’entendais pas un mot d’anglais. Je me suis procuré un dictionnaire anglais-persan et j’y ai consacré mon attention, puis ça m’est tout d’un coup, je devais l’apprendre », dit Heal.
Après quatre ans et demi en Iran, Heal accepta un travail à Bornéo, où il travailla pendant plus de 10 ans. Bornéo ne pouvait pas être plus différent de l’Iran. Le climat était assez pour avoir avoir besoin de couvertures la nuit, mais d’une chaleur agréable dans le jour et, contrairement à l’Iran où la déshydratation était une menace constante, l’eau coulait librement à Bornéo. Le changement le plus choquant pour Heal fut le luxe dont jouissaient les foreurs de Bornéo. Les foreurs vivaient par deux dans des bungalows comprenant deux chambres et une salle à manger. Un chef chinois cuisinait tous leurs repas. Les hommes supplémentaires disposaient chacun d’un domestique malaisien, et ceux qui étaient mariés obtenaient des domestiques additionnels. Bornéo était un oasis en comparaison au désert de l’Iran.
Heal quitta Bornéo en 1935. À la fin de sa carrière, il avait visité 16 pays et appris à parler trois langues différentes.